Présentation des ducs de Bourgogne de la maison Valois


Je vais essayer de vous présenter de façon simple mais précise sur cette page les ducs de Bourgogne de la maison Valois ainsi que leurs relations avec les Pays-Bas

Philippe le Hardi

Comme je l'ai dit sur la page d'accueil, Philippe le Hardi est le premier du nom de la maison des Valois à régner sur la Bourgogne sous le nom de Philippe II de Valois-Bourgogne. Il est né le 17 janvier 1342 à Pontoise.

 

C'est par son mariage avec Marguerite III comtesse de Flandre qu'il devient comte consort de Flandre. Il obtient aussi la seigneurie de Malines, le comté de Rethel et le comté d'Artois. Il obtient par la suite la conservation des châtellenie de Lille, Douai et Orchies et achète également le comté de Charolais.

 

Avec ses 7 enfants qui atteignent l'âge adultes dont ses 3 garçons, il peut entreprendre une politique matrimoniale qui lui assurera une pérennité dans l'espace des Pays-Bas. 

Il mari sa fille Marguerite avec le successeur de la maison Wittelsbach qui règne sur la Bavière mais aussi et surtout le Hainaut, la Hollande et la Zélande.

Son fils Jean épouse Marguerite de Bavière et son neveu épouse grâce à lui Élisabeth de Bavière. Son troisième fils épouse Jeanne de Luxembourg, génitrice des rois de Bohème et de la seigneurie de Saint-Pol. En 1406, son fils Antoine obtient les duchés de Brabant et de Lothier (la fameuse Lotharingie).

 

Son neveu Charles VI ne pouvant régner, il est membre du conseil de régence avec son grand rival Louis d'Orléans. A sa mort, le 27 avril 1404, c'est son fils Jean qui hérite de ses possessions.

Jean sans Peur

Le second duc de la maison Valois tire son nom de la bataille de Nicopolis où il est fait prisonnier et obtient ainsi une bonne image et une réputation. Il est né le 28 mai 1371 à Dijon.

 

Il hérite de son père Philippe le Hardi de la Bourgogne, de la Bourgogne Palatine (la Franche-Comté) ainsi que des possessions dans les Pays-Bas sauf le Brabant qui est à son frère Antoine.

En 1416 il confisque le comté de Boulogne et le rattache à celui d'Artois. Il assure aussi sa possession des châtellenies de Roye, Péronne et Montdidier, constituant une garantie de payement de la dote de Michelle de France, fille de Charles VI, qui épouse son fils.

 

A la mort de son frère Antoine de Brabant, il essaye de récupérer le duché de son frère mais pourtant celui-ci revient à son neveu, fils d'Antoine de Brabant, Jean de Brabant.

 

En 1407, il organise l'assassinat de son rival Louis d'Orléans et est obligé de quitter Paris pour Lille. Il se justifie en 1408 et obtient une réconciliation avec la maison d'Orléans mais la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons déchire la France. C'est à ce moment que le duc de Bourgogne montre de la sympathie pour le roi d'Angleterre. En 1418, il prend Paris et chasse les Armagnacs. Le roi s'enfuit alors à Bourges. En 1419, les Anglais poussent Jean à signer une paix. Une entrevue est fixée à Montereau mais Jean sans Peur est assassiné par un Armagnac le 10 septembre 1419.

Philippe le Bon

Il hérite de l'intégralité des terres de son père et mène la même politique. Philippe III de Valois-Bourgogne est né le 31 juillet 1396 à Dijon.

 

Dès sa montée sur le trône il obtient du roi la confirmation de la possession des châtellenie de Picardie et de Flandre. Son oncle, Guillaume de Bavière, fils de Marguerite de Bourgogne, elle-même fille de Philippe le Hardi, meurt 1417 et sa fille, Jacqueline de Bavière doit lui céder les comtés de Hainaut, Zélande et Hollande en 1437, après une longue contestation d'un prince anglais. En 1420 il achète le comté de Jean III de Namur qui est endetté mais en devient pleinement propriétaire qu'en 1429, à la mort de Jean III de Namur. En 1424 il obtient des Anglais le comté de Ponthieu avec les villes d'Abbeville et de Saint-Valéry-sur-Somme.

En 1427, Jean de Brabant, son oncle, meurt sans enfant et ainsi, Philippe le Bon hérite des duchés de Brabant et de Lothier ainsi que du titre de marquis du Saint-Empire.

 

Quant à l'assassinat de son père, Philippe le Bon juge le roi Charles responsable et c'est ainsi qu'il traite avec les Anglais, déshéritant Charles au profit de l'héritier de la couronne d'Angleterre. Pourtant il n'assistera pas au sacre d'Henri VI d'Angleterre comme roi de France.

 

A la suite de la paix d'Arras, le roi de France doit demander pardon à Philippe le Bon pour le meurtre de son père et promet de punir les responsables. Il cède aussi Auxerre, le Ponthieu et les châtellenies de Picardie. De plus, le duc de Bourgogne est dispensé de l'hommage au roi de France.

 

En 1462, il obtient enfin le duché de Luxembourg après un long conflit entre Philippe le Bon et Wenceslas de Bohème et Josse de Moravie.

 

Il meurt de maladie le 15 juin 1467 à Bruges

Charles le Téméraire

Charles I de Valois-Bourgogne, dit le Téméraire, est sans nul doute le duc de Bourgogne qui eut le destin le plus prestigieux mais aussi malheureusement le plus tragique. Il est né le 10 ou le 11 novembre 1433 à Dijon.

 

Contrairement à ses prédécesseurs, Charles se tourne plutôt vers le Saint-Empire que la France. Ainsi, très vite, il cherche à instituer un État Bourguignon en détachant ses principautés du Royaume de France.

 

Le début de son règne est marqué par le saccage et la destruction de la ville de Liège ainsi que par l'épisode des noyades de Dinant.

 

En 1473, il se fait reconnaitre duc de Gueldre et de Zutphen et il obtient du duc d'Autriche des possessions de part et d'autre du Rhin ainsi qu'une partie de l'Alsace. En parallèle, le Téméraire s'allie avec la Lorraine de René II de Valois. Pourtant Louis XI force le duc de Lorraine à se liguer contre le duc de Bourgogne. Ainsi Charles prend Nancy et c'est à ce point que les territoires du duc de Bourgogne sont au plus grand.

 

Charles le Téméraire épouse en troisième noce Marguerite d'York, scellant ainsi son alliance avec une maison d'Angleterre et s'engageant dans la "Guerre des deux Roses", contre la maison des Lancastre. Ainsi, des troupes britanniques débarquent en France pour aider le Téméraire mais pourtant celui-ci ne les rejoint pas ce qui déçoit fortement le roi d'Angleterre.

 

Charles le Téméraire meurt le 5 janvier 1477, devant la ville de Nancy. En fuyant le siège de Nancy, il est arrêté par un soldat qui ne le reconnait pas et lui fend le crâne en deux à l'aide d'une hallebarde. Son corps est retrouvé bien plus tard à moitié dévoré par les loups.

 

A sa mort, il n'a qu'un seul héritier, sa fille unique Marie de Bourgogne.

Marie de Bourgogne

Marie hérite de son père d'un État déchiré, en guerre contre la France et sujet aux convoitises des princes européens, étant "l'héritière la plus riche d'Europe". Marie de Valois-Bourgogne née 13 février 1457 à Bruxelles.

 

Dès l'annonce de la mort de son père, le roi de France Louis XI envoie ses troupes en Bourgogne, Bourgogne Palatine, en Picardie, en Artois, dans le Boulonnais, dans le Hainaut et en Luxembourg. La "régente" de Marie, la dernière femme de Charles le Téméraire, décide pour elle un mariage avec le Dauphin de France afin d'apaiser les tension. Pourtant, Louis XI refuse et Marguerite d'York se tourne alors vers les Habsbourg.

 

Le mariage est célébré par procuration (oui, ça existe, même principe que pour le vote, où l'on envoie un représentant, il s'agissait de Louis de Palatinat) le 21 avril 1477. Son mari est l'archiduc d'Autriche Maximilien de Habsbourg, futur empereur du Saint Empire Romain Germanique.

 

Maximilien prend alors la tête des armées pour lutter contre Louis XI et récupère un peu des terres perdues.

 

A l'image de son père, Marie de Bourgogne meurt très jeune, le 27 mars 1482 à Bruges, laissant l'héritage de son père à son fils, Philippe le Beau.

Philippe le Beau

Philippe le Beau est à la fois l'héritier par sa mère des possessions bourguignonnes, mais aussi par son père des possessions autrichiennes. Philippe de Habsbourg est né le 22 juin 1478 à Bruges.

 

A la mort de sa mère, il n'a que 4 ans et c'est donc son père qui assure la régence. Dans un premier temps, son père est contraint de faire des concessions à Louis XI, lui donnant la Picardie, le Boulonnais et la Bourgogne. De plus, il forme avec l'Artois et la Bourgogne Palatine la dote de sa fille Marguerite, sœur de Philippe le Beau, promise à son tour au dauphin. Pourtant, Maximilien attaque à nouveau la France ce qui entraîne la renvoie de Marguerite de Habsbourg auprès de son père. En retour, Maximilien exige que Louis XI lui restitue les possessions comprises dans la dote. 

 

En 1494, Philippe peut régner sur ses terres et il est décidé qu'il épousera Jeanne de Castille, dite Jeanne la Folle, fille des rois catholiques Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille. Cette alliance permet aux Habsbourg de devenir la première puissance européenne. Le 12 juillet 1506, Philippe le Beau devient roi consort de Castille.

 

Philippe meurt aussi très jeune, le 25 septembre 1506 à Burgos. Il lègue l'ensemble de son héritage, comprenant l'Autriche, les Pays-Bas, la Bourgogne et les possessions espagnoles à son fils Charles de Gant, le futur Charles Quint.